Interview Bruno Olivier Budry

Salut Bruno

Merci de répondre à nos questions.

Comme annoncé tu vas intégrer le staff LNA cette année à la demande de Flo, mais avant d’aborder le sujet sportif, dis-nous en un peu plus sur qui est vraiment Bruno, car en dehors d’être spécialiste de l’environnement et enseignant, il y a plein d’autres facettes non ?

Oui je suis une personne multi-usage, le sport a toujours été présent dans ma famille mais avant tout, la nature a toujours été mon terrain de jeu favori et c’est naturellement que je suis devenu pépiniériste puis paysagiste à la fin de mes études obligatoires. J’ai par la suite repris les bancs d’écoles pour avoir d’autres bagages dans la vie comme l’architecture en urbanisation, la spécialisation en écologie et en environnement sans oublier le coaching sportif avec un diplôme de l’école du sport de Macolin. J’ai mis de côté le sport quand je suis parti travailler en Amérique centrale à la fin des années 1990, en Afrique puis en Asie entre 2010 et 2016 avant de revenir en Suisse et y ouvrir mon école privée de formation en agroécologie. Je suis quelqu’un de simple qui aime donner.

Sportivement parlant, on retrouve également ta trace dans plein de sports. Pétanque, basket etc. D’où vient cette passion pour le sport ?

Oui, le sport fait partie intégrante de ma vie, encore aujourd’hui, grâce surtout à mon père et mon grand-père qui ont été de grands sportifs dans leur domaine alors j’ai baigné dans ce milieu très jeune. Ma sœur a été sportive dans le dressage, mon petit frère est entraîneur UEFA-Swiss-Olympic, il entraîne actuellement les équipes de football du Kosovo et bien d’autres équipes dans divers domaines comme la gymnastique sportive, le patinage artistique mais surtout le football. J’ai commencé à 6 ans par le foot comme beaucoup d’enfants, j’ai joué jusqu’en 2ème ligue, j’ai aussi été tireur sportif petit calibre 50m avec des titres cantonaux à l’école, il y a eu le basket au Aïre-Lignon-Jonction mais j’ai surtout joué au Hockey sur glace pendant 40 ans, joueur petit puis gardien par la suite, comme au foot c’est le poste qui me convenait le mieux. Il y a eu le triathlon, le tennis, le tennis de table, le plongeon, le football américain avec un titre de champion suisse en 1991 et bien sûr le rink-hockey. Avec mes problèmes de santé et les commotions cérébrales à répétition, je me suis naturellement porté sur la pétanque ayant joué avec mon frère jeune grâce à mon grand-père.

Pour revenir au Rink-Hockey, cela fait des années que tu suis notre club. Qu’est-ce qui t’as amené à celui-ci ?

Jeune, on jouait avec mon frère et mes potes dans les couloirs de la cité du Lignon au hockey avec des patins à roulette, c’était différent du hockey sur glace mais cela nous permettait de jouer au hockey l’été, j’ai appris par hasard que ce sport existait à Genève alors j’ai décidé de le découvrir en plus du hockey sur glace et j’ai débarqué un jour à la salle du bout du monde voir ce qu’il en était. Je me suis mis à m’entraîner en 1983 avec la LNA de l’époque et j’y suis resté. Jean-Luc Christen était l’entraineur joueur, Gilles et Gérald Brentini, Stéphane Cotting et notre regretté Régis Chevalley qui nous a quitté il y a peu comme gardien formait le cinq de base du club mais aussi de l’équipe de Suisse. Il y avait aussi Umberto, Richard, Yan, Jordi, Marc Gaillard comme 2ème gardien. J’ai joué et suivi la LNA pendant 9 ans avant de partir en 1992 au RHC Lyon pendant 3 ans avec une montée en 1ère division la première année et 1 année au HC Chambéry en D1 tout en continuant à suivre de mon mieux Genève avant de quitter la Suisse. À mon retour, je suis revenu voir un match à la Queue d’Arve et le comité m’a permis d’accompagner la LNA en Italie avec Pedro Alves comme assistant, puis avec Jérôme Despond pendant un moment comme officiel. J’ai aussi été entraîneur junior par le passé et je donnais les cours scolaires pour les écoles le jeudi, plusieurs de ces jeunes ont intégré le club comme Raphaël Zieri, Maxime Jordan et bien d’autres. Un excellent réservoir de joueurs pour le club. Pour dire que depuis 1983, j’ai toujours été présent pour le club sauf pendant mes années à l’étranger.

Ton rôle au sein de l’équipe sera un peu plus en retrait (rôle administratif), mais on imagine que ton expérience pourra être profitable à Flo et l’équipe, non ?

Je n’ai qu’un rôle de remplaçant, Il faut toujours une personne à la bande pour effectuer les changements, demander les temps morts et remettre un peu d’ordre quand il le faut. Nous avons un entraîneur et un assistant qui sont avant tout des joueurs qui ne peuvent pas remplir ces rôles quand ils sont sur la piste. Il y a aussi celui de chauffeur, rôle que j’ai souvent eu dans l’équipe quand je jouais, je conduisais le minibus de l’équipe de LNA qu’on louait à l’époque, je l’aurais aussi cette année. J’ai la chance de connaître en grande partie les joueurs qui compose l’équipe, anciens et jeunes et c’est un plus qu’il ne faut pas négliger, je vais découvrir notre nouveau joueur portugais à l’entraînement mais nul doute qu’il va apporter beaucoup au groupe, mon expérience de coach sera certainement un plus mais je suis surtout un aide de camp.

L’équipe sera composée d’anciens pour une partie et l’entraîneur a décidé de faire jouer la concurrence pour l’autre. Penses-tu que la sauce va prendre comme on dit ?

La sauce a toujours pris, c’est un excellent compromis d’avoir des anciens et des jeunes dans la même équipe, les jeunes sont mieux intégrés par les anciens qui ont un rôle de papa et de moteur pour leur progression, une alchimie indispensable à la réussite. Il est important d’avoir des places pour nos jeunes qui viennent de nos équipes juniors et forcément ils vont tout donner pour avoir une place, cela leur permet d’augmenter leur rythme de patinage, de jeu et d’intégrer plus vite les automatismes et la tactique imposée. Le club a toujours été un grand club formateur ayant une âme très famille et de voir nos jeunes faire partie de l’avenir me réjouis. Ils deviendront un jour les anciens et auront alors à leur tour à transmettre ce que les anciens leur auront donné, c’est pour moi une continuité logique de formateur.

Diessbach vient de remporter la Berner Cup et au vu des différents effectifs, ils se profilent clairement comme le favori de ce championnat. Selon toi, est-ce un avantage pour nous que la pression soit clairement sur eux ?

Cela fait 2 ans que nos joueurs ne jouent pas vraiment, pour moi, de gagner un tournoi de préparation ne veut pas dire grand chose, Diessbach a toujours été dans le meilleur contingent du pays et cela est une évidence de dire qu’il sont parmi les favoris mais je suis confiant quand à notre potentiel offensif et notre équipe LNA. Au vue de notre contingent, nous faisons aussi partie des favoris de cette saison, il y a du travail mais Florian et Jérôme avec leur expérience de joueur, ensemble seront apportés les éléments qui permettront une bonne harmonie au sein du groupe. Mais nous avons aussi la pression puisque nous ne connaissons pas du tout le niveau des autres formations après ses 2 années bien particulières de repos forcé.

Tu as endossé le rôle d’arbitre au Rink-Hockey. Qu’est-ce qui t’a amené à faire le pas, alors que comme dans tous les sports, les arbitres sont souvent critiqués ?

J’ai été arbitre dans d’autres sports parce que j’ai toujours voulu connaître le règlement du sport que je pratiquais. Je suis maintenant aussi arbitre cantonal dans la pétanque pour la même raison. Je me suis inscrit comme arbitre au rink-hockey uniquement pour pallier un manque d’arbitre au sein du club et éviter que notre équipe continue d’avoir une pénalité de points au début de la saison. Je me suis investi à fond pendant 3 ans avant de laisser la place aux jeunes. J’ai apporté ma contribution mais l’arbitrage n’est pas une passion ni un besoin. L’arbitre est indispensable à tous sports et toutes compétitions et il faut respecter les arbitres, se sont des être humains avant tout qui peuvent faire des erreurs et on doit en temps que joueurs ou entraîneurs ne pas l’oublier. Heureusement je n’ai pas arbitré en LNA, ce rôle de directeur de jeu n’est pas facile quand on a des amis des 2 côtés de la barrière et qu’il faut faire abstraction des critiques qui viennent de toutes parts, je suis content d’avoir eu un moment ce rôle mais aussi content de l’avoir quitté.

Pour finir et pour continuer à te découvrir on termine par quelques questions en vrac …

Le titre de Champion du monde de pétanque remporté par Maiky Molinas en 2019 c’est grâce à toi ?

Non, Maiky joue à la pétanque depuis l’âge de 4 ans, il fait partie d’une famille de grands joueurs de pétanque, son cousin est multi champion de France, ses oncles, son père ont aussi un beau palmarès, c’est avant tout Maiky et son père qui sont la clé de ce titre mondial. Je l’ai suivi pendant son parcours en retrait, ce n’est qu’après son titre que nous avons commencé à travailler et s’entraîner ensemble pour lui apporter un autre titre de champion du monde en tir de précision qui devait avoir lieu à Lausanne en 2020 reporté en 2021 puis reprogrammé fin novembre en Espagne. Il s’y prépare d’ailleurs mais avant il y aura le championnat cantonal en septembre, le titre de champion suisse mi-novembre sont les objectifs avant le mondial. J’entraine la LNA de pétanque au club de la Genevois au boulodrome juste à côté de la piste depuis 2 ans, on est champion suisse en titre et nous allons participé à la champions League en France début décembre. Nous avons été sorti en 1/4 par Lyon en 2019, on espère aller en 1/2 cette année. Maiky et son père Mamour Molinas sont bien sûr des atouts majeurs pour y arriver.

Consommer des courges, épinards et endives en été c’est ?

Bon pour la santé, les courges plutôt en hiver. C’est devenu une mode de cultiver ses légumes, de devenir autonome en alimentation et de consommer moins de viandes. Je l’enseigne justement alors oui, manger des légumes, des fruits, c’est important pour tout le monde, c’est sain et gratifiant, surtout pour un sportif.

Pourquoi tes enfants ne font pas de Rink-Hockey ?

Mes garçons ont grandi autour des patinoires alors ils sont venus naturellement au hockey sur glace. J’ai eu mes 7 enfants sur la glace à l’entraînement et au coaching. 2 gardiens, Kylian et Jackson, 2 défenseurs Anthony qui a fait sport étude à Gap aux Rapaces et Jordan, 3 attaquants, Jérémy, Mikael et Bryan. Mais aucun n’a continué, les hautes études ne leur ont pas permis de faire les 2, ils ont choisi leur avenir professionnel, certains sont revenu aux sports par la suite, handball, basketball, Jackson fait de la danse, Bryan de la trottinette freestyle. Ils sont venus voir des matchs de rink-hockey souvent mais aucun n’a eu envie d’essayer.

Qu’est-ce qui manque au club pour avoir encore plus de succès ?

Avant tout, il manque des titres. Ses 2 dernières années, l’équipe aurait pu en obtenir si cette pandémie n’avait pas tout stoppé, elle en avait les moyens autant en Coupe qu’en Championnat. Notre groupe cette année va devoir batailler mais il a le potentiel pour y arriver, la clé c’est le travail, remettre sans cesse l’ouvrage sur le métier, se faire mal et aller au bout de ses rêves. J’ai goûté à l’ivresse de la victoire par le passé, la réussite du travail par une récompense temps espérée, c’est surtout ce qui manque au club pour regonfler le moral de nos membres et nos supporters. Il y a aussi l’aspect des finances qui entre en jeu pour avoir du succès, le sponsoring est devenu difficile et faute de moyens, cela peut nuire à l’extension d’un club sportif alors il faut chouchouter nos sponsors afin que la relève puissent en profiter, s’épanouir et s’amuser dans de bonnes conditions, il en va de l’avenir de notre sport favori. Il y a aussi les bénévoles, sans ces personnes qui sont là pour donner de leur temps, il n’y aurait pas de club, j’en fais partie parce que je sais à quel point aujourd’hui, c’est dur de trouver des bénévoles mais je profite de lancer un appel à nos jeunes joueurs, jeunes parents, nous avons besoin de vous pour que nos compétitions, nos manifestations puissent être organisées, que nos jeunes puissent aller jouer dans de grands tournois et intègrent les équipes nationales mais pour cela il faut votre engagement. Je dis merci à tous les bénévoles qui œuvrent au club, parfois dans l’ombre pour que nous puissions tous avancer ensemble et apporter un futur à nos joueurs. Merci à ceux qui deviennent arbitres, qui s’occupent des équipes, des équipements, du matériels et de la table, vous êtes le ciment qui permet de construire le mur de la victoire.

Être écrivain cela permet de frimer dans la vie de tous les jours ?

Je suis un homme plutôt discret et je n’aime pas vraiment frimer, mes livres sont avant tout une transmission, j’ai envie que mes connaissances et mon expérience de la préservation de notre planète et de ses écosystèmes me survivent. C’est avant tout une occupation, un refouloir, un moyen de toucher plus de monde à condition que ce que l’on écrit soit lu. J’ai un projet dans les écoles pour mes livres, j’espère que cela sera possible. J’ai encore des rêves, je fais tout pour qu’ils se réalisent.

Merci Bruno ! On espère que cette saison amènera beaucoup de belles choses à tout le club et on te souhaite plein succès dans tous tes projets.